Škoda 739 : l'aérodynamique passé à la trappe
Chez AZNP, on l'appelait confidentiellement le Green Jumper en raison de "l'expression" de l'arc et de la teinte de la peinture inspirée des concepts de Bertone. Le coupé au design particulier devait remplacer la belle 130 RS, mais il n'a jamais reçu un déploiement brutal.

Au tournant des années 70 et 80, la Skoda 130 RS avec son moteur arrière a permis à la marque de Mlada Boleslav de cueillir des lauriers dans les rallyes mondiaux et sur les circuits européens en classe 1300. Cependant, en 1977 des plans pour la moderniser ont été dressés. Le Centre de développement et de recherche UVMV, situé à Prague fut chargé des travaux. C’est là que l’on commença l'étude d'une remplaçante avec une carrosserie aérodynamique de la Skoda 735, le nom de code qui désignait en interne la Skoda 130. Il ne s’agissait pas à proprement parler d’une voiture de course mais d’un véritable laboratoire roulant.

La Škoda 739 avait un aérodynamisme amélioré
La nouvelle Škoda 739 devait être le résultat des dernières technologies et connaissances dans le monde du sport automobile. Elle devait apprendre des défauts de la Škoda 130 originale et devenir une grande voiture de course, une nouvelle icône. La tâche principale était de travailler sur les propriétés aérodynamiques et de les améliorer. On a d’abord construit une maquette à l’échelle 1:5 qui fut ensuite testée à l’Institut de Recherche et d’Essai Aéronautique (VZLU). Il n’y avait pas d’autre option à l’époque car c'est le seul lieu où l’on trouvait une soufflerie. Les résultats après bien entendu quelques ajustements s'avérèrent plus qu’encourageants et c’est pourquoi un prototype roulant a ensuite suivi. Ce dernier a été fabriqué par l’atelier de prototypage de Mlada Boleslav qui avait reçu toute la documentation technique nécessaire. L’AZNP (le nom officiel de Skoda durant cette période) a donc également participé activement à ce projet.
Les modifications aérodynamiques avaient un effet positif sur la consommation de carburant à vitesse élevée. Ce détail avait son importance sur une voiture de course car il ne faut pas oublier que ce modèle était destiné à être engagé dans des épreuves d’endurance de 500 km ou de 3,5 à 4 heures avec changement de pilote. Cette moindre consommation signifiait moins d’arrêts aux stands… Ainsi par rapport à la Skoda 130 RS et à 150 km/h, la consommation était réduite de 5 litres aux 100 km ! Et pour une voiture de course, 10 litres aux 100 km c’était vraiment peu.