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Photo du rédacteurCOCKPIT

Citroën HY de Marchal : véhicule historique de réglages des phares des voitures du Mans

Vous le trouvez peut être bizarre avec tous ses phares, mais il faut savoir que ces phares ont une fonction précise. Installés sur un Citroën HY de Marchal qui permettait de régler les phares des voitures lors des soirées d’essais des 24 heures du Mans.


Marchal fut une des cinq grandes marques d’accessoires automobiles liées à l’éclairage et même à l’électricité des voitures (avec Lucas pour les Anglais, Bosch pour les Allemands, Carello pour les Italiens, Cibié et Marchal pour les Français, ces deux dernières firmes ayant été fondues dans la marque Valéo voici trente ans). L’apparition de Marchal dans l’histoire de l’automobile et des 24 Heures du Mans en particulier, est liée à la spécificité hydrologique du circuit, lequel est traversé d’est en ouest par un cours d’eau appelé « roulecrottes », autrefois « mortes eaux » ou « acqua morta », ce qui traduit bien le caractère stagnant de cette eau qui baigne en particulier les prairies du centre du circuit, des Hunaudières vers Maison Blanche. Le terrain sableux du sud du circuit, favorable aux bois de pins et aux landes de bruyère est aussi un réservoir de fraîcheur du fait de l’humidité. Dès les premières éditions des 24 Heures, en 1923,24 et 25, des bancs de brume se forment au petit matin de la course, du fait du choc thermique des journées chaudes sur la partie humide et fraîche du sud du circuit, occasionnant une gêne particulière pour les pilotes et même un danger. En 1926, les Lorraine Dietrich de l’usine, engagées aux 24 Heures, se présentent avec un phare supplémentaire en milieu de calandre, aussitôt surnommé « le monocle » ou « le cyclope », c’était un phare longue portée sensé percer la brume, il fut rapidement doublé de phares antibrouillard, positionnés plus bas et dont le faisceau balayait plus largement au ras du sol. Cette invention des ingénieurs de Marchal fut une des grandes premières technologiques que l’on doit aux 24 Heures.

Le camion Marchal exposé a été offert à l’ACO, voici 40 ans par monsieur Paul Marchal, grand ami des 24 Heures. Ce camion fut spécialement carrossé par Le Bastard, carrossier à Rouen qui était un spécialiste des véhicules publicitaires, en particulier pour la caravane du Tour de France cycliste. Il fallut intégrer à la calandre du véhicule une douzaine de paires de phares conventionnels, de phares longue portée et de phares antibrouillard. Les faces latérales furent transformées en vitrines pour y exposer tous les autres produits Marchal liés à l’automobile (batteries, dynamos, alternateurs, bougies, moteurs et balais d’essuie-glace, phares de recul, feux de position, gyrophares, etc…). Le toit se vit greffer une publicité triangulaire pour respecter un peu l’aérodynamique.

Ce camion, les soirs d’essais des 24 heures après 1965, date de création du golf au virage de Mulsanne, était positionné sur les greens du golf, soigneusement délimités par des repères fluorescents mis en place par les techniciens de Marchal qui réglaient instantanément les phares des bolides sans même faire descendre les pilotes qui repartaient aussitôt. Par la suite la création des systèmes de réglage des phares, offerts par Marchal , appelés « réglolux » à partir des axes avant des voitures permit à l’ACO de procéder aux réglages des phares des milliers de voitures de ses sociétaires, grâce aux centres mobiles de sécurité qui étaient des camions Citroën HY.

Toile de Géo Ham symbolisant la victoire de la Ferrari et de la D.B. à l’indice énergétique en 1954

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