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L'Histoire du transport en commun en Algérie (5/10) : le monorail

Le monorail est un système de transport guidé où les véhicules roulent sur une voie unique, un rail ou une poutre en béton. Par extension, le terme s'applique à tout type de véhicules utilisant un rail ou une poutre de guidage. Les véhicules monorail sont plus larges que la voie de guidage qui les supporte.

Ils trouvent rapidement des applications adaptées et efficaces dans le transport de marchandises sur des terrains montagneux ou accidentés, là où des solutions classiques auraient été plus coûteuses voire impossibles à mettre en place. Plus les technologies s’affinent, plus les structures s’allongent et le rail s’éloigne progressivement du sol de manière significative. Quelques modestes projets de transports de personnes voient le jour, exploitant surtout la possibilité offerte aux passagers d’être positionnés en hauteur.


Extrait du brevet déposé par Henry Robinson Palmer en 1821. Il s’agit du second brevet au monde déposé pour un système mono-rail et du tout premier pour un système ferroviaire surélevé et suspendu


À partir de la deuxième moitié du XIXè siècle, plusieurs monorails sont installés sur des lignes assez courtes dans les expositions universelles en Europe et aux États-Unis pour traverser les sites tout en offrant un point de vue panoramique.

C’est à ce moment, profitant de l’exceptionnelle effervescence des expos de l’époque, que le monorail — moitié moyen de transport singulier, moitié attraction à lui seul — devient une innovation désirable, dont l’imaginaire ne va cesser de s’emballer, en totale contradiction avec les contextes et les besoins réels des territoires urbanisés. On assite alors à des fantasmes de la vie future plus au moins réalisables.



Le monorail n'a pas encore été utilisé en Algérie, mais il fait parti des solutions envisagées par le passé et pour l'avenir.

En 1954, il y avait un débat qui faisait rage entre le choix d'un métro sous-terrain ou un monorail pour facilité la circulation dans la capitale algérienne.


Préfiguration du monorail d'Alger, 1954

Les partisans du monorail, pour montrer la pertinence de ce moyen de transport vont réaliser un tronçon expérimental mis à l’essai en 1960. Malheureusement son développement restera sans suite, notamment par le fait que les autorités de l'époque on été plus attiré par la proposition du métro, et aussi, que deux ans plus tard, l'Algérie accède à son indépendance et les décideurs changent.


Essai du monorail Safege à Alger, 1960

Cependant, l'idée d'un monorail pour Alger refait surface, mais pour un transport long distance (au lieu d'un transport urbain trop couteux et dont l'expérience mondiale c'est voué à l'échec) comme le projet présenté par l'entreprise COSIDER en 2014 pour une ligne entre la SAFEX d'Alger à la nouvelle ville de Sidi Abdellah ou celui de 2023 présenté le wali d’Alger, Mohamed Abdenour Rabhi qui avait évoqué une simulation pour un réseau de 67 km. La première ligne relierait la cité des Bananiers à Sidi Abdallah passant par des points stratégiques comme la Grande Mosquée d’Alger. Une seconde ligne desservirait Bir Mourad Raïs, Birtouta et d’autres zones clés. Quant au ministre de l’Intérieur de l'époque, Brahim Merad, il avait mentionné :

« Pour l’instant, il ne s’agit que d’une idée qui a besoin d’une réflexion plus profonde compte tenu de l’importance du projet » ... « On pourrait aller vers l’enregistrement de ce projet tant qu’il contribue à atteindre l’objectif de décongestionner la capitale en matière de transport ».



En novembre 2024, le géant chinois du BTP CRCC (China Railway Construction Corporation) présente à son tour un projet de monorail è Alger lors du Salon international des travaux publics (SITP 2024).

Un modèle basé sur leurs réalisations en Chine et qui on été couronnées de succès, car comme elle l'explique « au lieu de mettre tout le trafic sur une seule route, on peut réaliser une autre route au-dessus pour ne pas occuper trop de terrain ».


Concrètement rien n'est encore signé et tout cela reste que des idées de projets, pourtant l'idée même du monorail semble enthousiasmer les algérois. On est toujours au stade de la réflexion et il faudra faire des choix.


Le prochain article est sur le rail.

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