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Yacco : l'huile des records du monde dans des bidons d'huile artistiques

À la belle époque, l'Automobile était signe de luxe et de prestige. Tout ce qui l'entourait devrait refléter cette image, de la bouteille de champagne au bidon d'huile.

La parfaite illustration de cet univers de strass et de paillettes et la marque de lubrifiant Yacco, une huile de haute technologie destinée aux véhicules de performances et de luxe. Cette huile au slogan tapageur : '' l'huile des records du monde '' pouvait être entreposée dans de vulgaires barils, mais les codes de l'époque font que cette huile, comme certains de ces concurrents, est conditionnée dans des bidons avec des illustrations artistiques qui rendent ses bidons en véritable objets d'art que les collectionneurs s'arrachent.



Nous vous racontons la passionnante histoire de la marque Yacco

En 1904, l’ingénieur suisse Marc Birkigt (1878-1953) fonde à Barcelone la société Hispano-Suiza Fabrica de Automobiles S.A., s’associant à deux hommes d’affaires espagnols, Damian Marteu et Francisco Seix. L’ambitieuse entreprise a pour vocation de produire des automobiles de luxe. La firme décide de s’implanter en France en 1911 – le pays possède alors l’une des plus fortes industries automobiles au monde.

La Grande Guerre met un terme temporaire aux rêves d’expansion de Marc Birkigt, tandis que l’usine Hispano de Bois-Colombes est placée sous le contrôle de Gnome et Rhône.

Malgré ces difficultés, le brillant technicien helvète parvient à imposer à l’armée française de nouveaux types de moteurs d’avion, dont vingt-cinq mille unités environ seront produites jusqu’en 1918. La plus grande partie était sous-traitée par Renault ou Lorraine-Dietrich.

La paix revenue, la société est confrontée à une brusque chute des commandes. L’usine se déploie à nouveau dans le secteur automobile, mais espère également se diversifier dans l’aviation commerciale.



L’apogée Yacco


En avril 1926, la firme change de dénomination sociale. L’appellation OMO disparaît définitivement, s’effaçant devant la nouvelle « Yacco SAF » (Pour Société Anonyme Française). Une seconde augmentation de capital intervient en novembre 1928, il atteint désormais 4 500 000 francs. Le siège social est transféré au numéro 44, rue de la Grande-Armée dans le 16e arrondissement de Paris. La même année, une nouvelle usine est inaugurée à Aubervilliers. En janvier 1929, Louis Birkigt, le fils de Marc, entre au conseil d’administration.

Voisin adopte définitivement les huiles Yacco, ainsi que Donnet. Les huiles Yacco-Donnet et Yacco-Voisin sont distribuées par l’intermédiaire des agents de la marque. Cerise sur le gâteau, l’Alfa Roméo 6C 1750 de Guiseppe Campari, lubrifiée par Yacco, remporte les Mille Miglia en 1929.

Si le secteur automobile marche bien, l’aéronautique n’est pas en reste. La collaboration avec Hispano-Suiza est au beau fixe : la marque à la cigogne distribue sous son propre nom des bidons de 20 litres conditionnés par Yacco. Jean Dintilhac multiplie les contacts avec Caudron-Renault, Farman, Blériot ou Nieuport-Delage. Malgré des résultats concluants, Jean Dintilhac peine à décrocher de gros contrats avec l’armée de l’air. En octobre 1930, Emile Mayen et Alfred Gerson démissionnent. Ils sont remplacés par Marc Birkigt et Pierre Forgeot, nommés respectivement président et vice-président : la société est plus que jamais liée au domaine de l’aviation, qui connaît alors une expansion sans précédent.


Les Voisin des records du monde


Anticonformiste, Gabriel Voisin est sans contexte l’une des personnalités les plus en vue du tout-Paris des années folles. Il compte parmi ses intimes Rudolf Valentino, Mistinguett ou Le Corbusier, qui roulent bien souvent en Voisin. Dès 1925, les atypiques automobiles sont les premiers véhicules à inaugurer les records de vitesse organisés par Yacco sur l’anneau de Montlhéry, avec une modeste quatre-cylindres habillée d’une carrosserie profilée.

Cette voiture tourne entre le 6 novembre 1925 et le 22 février 1926, battant « sept records du monde », nous précise la publicité. Plus ambitieuse est la huit-cylindres qui lui succède, engagées sur l’anneau du 12 avril 1927 au 12 janvier 1928. Elle roule durant vingt-quatre heures à une moyenne 182,66 km/h, décrochant le record de l’heure à 206,558 km/h. Deux redoutables douze-cylindres lui succèdent. La première remporte à nouveau 19 records dans sa catégorie, la seconde est une simple voiture de série qui parcourt plus de 50 000 kilomètres du 7 au 25 septembre 1930.




À lire sur le sujet, le livre de Xavier CHAUVIN intitulé ''YACCO, L'HUILE DES RECORDS DU MONDE''.

Il dévoile toute l’histoire de la société française spécialisée dans la production de lubrifiants (huile de moteur, liquide de refroidissement et liquide hydraulique). Richement illustré, l’ouvrage s’accompagne de témoignages des hommes les plus célèbres de l’industrie automobile et aéronautique comme André Citroën, Gabriel Voisin, Marc Birkigt, Marcel Doret ou encore Jean Mermoz.


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