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Ferrari Testarossa Spider "Agnelli" : crinière au vent !

Elle n'est pas rouge, mais sa tête est dans le vent, la Testarossa (littéralement Tête Rouge en italien inspiré de la couleur rouge de des cache-soupapes de son moteur), la Testarossa est avant-dernière création du Commendatore Enzo Ferrari (1898-1988) avant la Ferrari F40 de 1987 et donc une stricte sportif avec son toit fixe, donc la voir en Spider, cela relève du fantasme vu qu'il faut techniquement prendre en compte la rigidité de la carrosserie, la ligne de la voiture et le moteur placé à l'arrière qui sont de sérieux handicapes à la réalisation d'un Spider. Pour cela il faut un Homme d'envergure comme Gianni Agnelli pour oser le faire.


Le statut à vie d’icône de style de Gianni Agnelli va bien au-delà de la montre autour de la manchette de sa chemise, de ses élégantes cravates et vestes Caraceni – souvent portées avec des chaussures de marche. C’était un leader de l’industrie automobile dont le pétrole coulait dans les veines – ce qui ne va pas toujours de soi – et au goût pour l’unicité idiosyncratique. En tant que président de Fiat, il avait les moyens d’assouvir sa passion pour l’insolite, commandant à maintes reprises des Fiat Panda pour le temps libre, une Fiat 130 break, dotée de panier en osier sur le toit et de panneaux en bois sur la carrosserie, et une impressionnante Multipla Spider.


Mais toutes les one-offs d’Agnelli n’étaient pas aussi fonctionnelles. En 1986, il commanda une version Spider de la Ferrari Testarossa encore d’actualité pour la commémoration de ses 20 ans en qualité de président Fiat. Les archives Ferrari indiquent le début des travaux pour le projet le 27 février 1986, aboutissant quatre mois plus tard en vue de la livraison. Bien qu’elle ne fût bien entendu jamais destinée à la production de série, la Testarossa Spider fut rigoureusement conçue par Ferrari, ce qui n’était pas une mince affaire à en juger par les défis représentés par l’installation d’un toit décapotable autour d’un moteur central 12 cylindres de 5 litres. Un bouton supplémentaire se dérobait à la vue sur le tableau de bord pour lever et abaisser électroniquement un arceau servant à tenir la capote dans la bonne position.

Cette remarquable voiture était dotée d’une ultérieure nouveauté technique incarnée par une transmission Valeo unique, permettant à son propriétaire de piloter la voiture avec une boîte cinq vitesses classique et trois pédales ou, par la pression d’un autre nouveau bouton, avec une boîte automatique (la pédale d’embrayage se rétractait – un système similaire serait apparu sur la F40 Agnelli commandée par la suite, et s’avérait un ingénieux subterfuge à une vieille blessure à la jambe).

Face aux efforts techniques considérables ayant accompagné ce modèle one-off, il semble presque déplacé de mentionner la peinture Argento du Spider, si ce n’est pour souligner le fait que AG est le symbole de l’argent dans le tableau périodique des éléments. Également en adéquation avec la réputation de son propriétaire pour l’excellence vestimentaire, notons les rehauts aux nuances de bleu sur la carrosserie, repris dans l’aménagement intérieur. Le statut d’Agnelli vit les autorités italiennes fermer les yeux quant à l’interdiction des plaques d’immatriculation personnalisées : TO 00000G est effectivement mémorable. Il vendit par la suite la Testarossa Spider à un ami de famille avec qui il jouait régulièrement au poker, et les enfants de ce gentleman confièrent comme il se doit la voiture à Artcurial en vue de la vente aux enchères Retromobile 2016. Son nouveau propriétaire est Ronald Stern, l’un des passionnés les plus estimés de la marque, ainsi qu’archiviste et autorité de renom sur la vie d’Enzo Ferrari.

« J’appréciais l’idée d’une one-off, une voiture dont la provenance est absolument unique, » remarque-t-il. « J’ai rencontré Leonardo Fioravanti à Maranello tandis que la voiture était repeinte et certifiée. C’était un privilège de voir l’homme ayant supervisé sa création m’expliquer les différentes solutions prévues à l’origine pour construire et renforcer le châssis de la voiture. »

Mieux encore, Piero Ferrari en personne a remis les documents de certification Classiche à Stern chez lui à Londres à l’occasion d’une visite. Il existe peu d’autres personnes dans le firmament Ferrari plus qualifiées pour conserver une partie aussi significative de la mythologie de la Société.


Crédit : Ferrari


Cependant on retrouve sur les routes des USA quelques rares Testarossa converties par Straman à 12 exemplaires et en Allemagne par le célèbre carrossiers Koenig.




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