Lieu emblématique des circuits automobile, l'Autodrome Linas-Montlhéry est caractérisé par son anneau de vitesse sous forme ovale, situé au coeur de l'Essonne En France. Ce groupe privé, propriétaire de l'autodrome de Linas-Montlhéry, accueille aujourd'hui des milliers de visiteurs chaque année, attirés par les nombreuses manifestations organisées. Son histoire commence au début des années 20.
L'industriel Alexandre Lamblin est à l'origine de la création en 1924. Ce propriétaire d'une usine de radiateurs d'automobiles et d'avions, par ailleurs possesseur d'un journal sportif, l' "Aéro-sport", a dans l'idée de doter la France et, plus particulièrement la région parisienne qui est à cette époque l'un des principaux centres de l'industrie automobile française, d'un anneau de vitesse.
Le début des années 20 est l'époque des records et matches en tous genres (voiture contre avion, ...). De surcroît, la Grande-Bretagne dispose déjà d'une telle piste avec Brooklands depuis 1907, les Etats-Unis avec Indianapolis depuis 1911 et l'Italie avec Monza depuis 1922.
En 1923, Alexandre Lamblin se porte acquéreur d'un domaine situé sur le plateau de Saint-Eutrope, près de Montlhéry. Deux études sont menées de front et c'est la moins coûteuse, celle prévoyant un anneau de 2,5 km de longueur, éventuellement complété par un circuit routier extérieur, qui est retenue.
Innovante au moment de sa réalisation, cette structure d'un peu plus de 2,5 km de long aura nécessité le savoir-faire de quelque 2 000 ouvriers. Tambour battant, ils manipuleront les 1000 tonnes d'acier et 8000 m³ de béton nécessaires à la construction de ce bel ovale calculé de manière à ce que les voitures de 1 000 kg puissent atteindre, en haut des virages, jusqu'à 220 km/h. Une émulsion de bitume mise au point par deux chimistes anglais sera en outre utilisée pour la première fois pour le circuit routier réalisé en complément de l'anneau. Il sera livré dès juin 1925.
La piste se révèle très réussie. Deux mois après son ouverture, une centaine de records est enregistrée. Le circuit bénéficie de l'éclairage électrique qui permet de rouler de nuit et de tenter des records d'endurance. L'autodrome, ne provoquant pas de nuisance de voisinage, n'est pas freiné dans son développement.
Entre 1925 et 1939, 86 % des records mondiaux sont battus à l'autodrome de Linas.
En 1925, l'extension du circuit, avec la piste de 12,5 kilomètres prolongeant l'anneau de vitesse, permet d'accueillir le Grand Prix de l'Automobile Club de France ou ACF. Le pilote Antonio Ascari y trouve la mort durant le Grand Prix automobile de France 1925.
À partir de 1930, le circuit est en compétition avec celui de Pau et d'autres Grands Prix se succèdent à Linas, en 1931, en 1933 et en 1937.
Après Brooklands, Indianapolis et Monza
Si rien n'aurait été possible sans la science de l'ingénieur Raymond Jamin, qui a dessiné la piste de l'anneau, c'est bien l'impulsion et les fonds de l'industriel et inventeur Alexandre Lamblin qui ont lancé la machine au début des années 1920. Amateur de sports, cet homme ayant fait fortune dans la construction de radiateurs d'automobiles et d'avions nourrissait l'ambition de doter d'un anneau de vitesse la France et plus particulièrement la région parisienne, à cette époque l'un des principaux centres de l'industrie automobile du pays. « La Grande-Bretagne disposait déjà d'une telle piste avec Brooklands depuis 1907, les Etats-Unis avec Indianapolis depuis 1911 et l'Italie avec Monza depuis 1922 », rappelle Bruno Janneau, de l'Utac-Ceram.
Les lieux servent également de centre d'essai, et ce depuis les années 1920. Intéressé par l'autodrome dès son ouverture, André Citroën y a ouvert une annexe de son laboratoire de recherche afin de faire subir à ses voitures les tests les plus sévères. L'Etat s'est en outre tourné vers les installations de l'Utac avant de mettre en place les premières réglementations techniques nationales automobiles. À l'abri des regards indiscrets, d'autres tests y sont menés actuellement.
La guerre, le renouveau et le déclin
Les frais d'exploitation de plus en plus élevés et l'état du revêtement de béton qui ne permet déjà plus de faire tourner des monoplaces à haute vitesse, conduisent les administrateurs de l'autodrome à vendre en 1939 le site, qui comprend alors 750 ha, au Domaine National qui le met par la suite à la disposition du ministère de la Guerre. L'autodrome subit de graves détériorations durant la guerre. En décembre 1946, c'est l'Union Technique de l'Automobile, du Motocycle et Cycle (UTAC), qui obtient du ministère de la Guerre, en vertu d'un bail de longue durée et contre versement d'une redevance annuelle à l'administration des Domaines, la gérance civile des pistes et installations de l'autodrome, moyennant sa remise en état, son entretien et l'acceptation de l'organisation de compétitions. Depuis cette date, l'activité ne cesse de croître, principalement dans le domaine des activités de caractère technique et expérimental mais des compétitions continuent à être organisées. Les Coupes du Salon au moment du salon de l'automobile en octobre puis, à partir de 1956 et de manière épisodique, les 1000 kilomètres de Paris. Cependant, le profil du circuit se révèle inadapté aux grandes vitesse atteintes dorénavant. L'accident de 1964 en est la triste démonstration. Les 1000 Kilomètres ne sont repris qu'en 1966 puis dernièrement en 1994. Les Coupes du Salon et le Grand Prix de l'âge d'Or constituent les deux derniers rendez-vous sportifs sur l'anneau. En 1996, le Grand Prix de l'âge d'Or est la troisième manifestation automobile française après les 24h du Mans et le GP de France de F1 mais faute d'un nombre suffisant d'engagés, les Coupes du Salon n'ont pu se tenir.
Le circuit a été confronté dès le mois d'avril 1997 puis en 2001 au renouvellement de son homologation auprès de la commission nationale des circuits de vitesse. L'homologation actuelle a été renouvelée le 9 mai 2001 pour 4 ans (JO N° 114 du 17/05/2001). Sans son obtention, aucune course ne peut plus y être organisée. Pour que les Coupes du Salon ou le GP de l'Age d'Or puissent à nouveau s'y tenir, divers travaux de réaménagement ont été réalisés et notamment la mise en place d'un grillage de protection pour les spectateurs dans la ligne droite allant des tribunes jusqu'au virage des deux ponts ainsi qu'en haut de l'anneau et capable de résister à des vitesses de 300 km/h. Nouvelle homologation reconduite en 2010 (roulage hors compétition) de l'anneau de vitesse et du circuit est accordée en 2010. Ce qui permet aux collectionneurs et aux amateurs de sports automobiles de revenir sur les pistes de l'autodrome. Elle est reconduite en 2014.
Depuis, une dizaine d'événements a lieu chaque année. Ces manifestations sont gérées par la cellule événementielle de l'UTAC : Paris Auto Events. En semaine, l'autodrome se transforme en centre d'essais pour tout ce qui a trait à la mobilité terrestre.
En 2014, le bâtiment « 1924 » est inauguré.
En 2016, le Centre d'essai de véhicules autonomes (CEVA) amorce ses activités. Les premiers essais sont attendus dans le courant de l'année 2018.
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