Lamborghini Countach, le fantasme parmi les fantasmes de l’automobile. Lamborghini annonce le grand retour du bolide dans le cadre de l’exposition de Monterey Car Week, le 15 août prochain aux États-Unis.
En guise de mise en bouche, un teaser avec une image qui nous laisse deviner de loin cette future Countach. Malheureusement, encore aucune information officielle n’a été communiquée, que des bruits de couloirs mais qui pourraient se révéler exacts comme la rumeur de cette nouvelle Countach.
Qui n’a pas rêvé de la Lamborghini Countach au moins une fois dans sa vie ? Très certainement le plus iconique de tous les véhicules produits par le constructeur italien, la Countach a initialement été produite en 1 983 exemplaires de 1974 à 1990 sous différentes formes. Même s’il s’agit d’un bolide relativement récent, sa valeur ne cesse de monter depuis la dernière décennie.
La supercar sera basée sur la Sian FKP 37, elle sera donc surement hybride, associant un magnifique V12 atmosphérique et un moteur électrique. Le nom aussi aurait fuité, elle se nommerait Countach LPI 800–4, ce qui laisse entendre 800 ch sous le capot. Ainsi, comme la Sian donc, la nouvelle Countach dispose d’une mécanique à hybridation légère atypique. Elle est animée par un V12 6.5 atmosphérique de 780 ch (5 ch de moins que la Sian) et 720 Nm de couple capable de prendre 8 700 tr/min, associé à un petit moteur électrique de 34 ch et 35 Nm lui-même intégré à la transmission et capable d’entraîner seul les roues en manœuvre ou en marche arrière. Cet électro-moteur est alimenté par un supercondensateur d’une tension de 48 V offrant trois fois plus de puissance qu’une batterie lithium-ion de même poids, selon Lamborghini. La partie électrique du groupe motopropulseur ne pèse ainsi que 34 kg. La puissance combinée s’élève à 814 ch, transmis aux quatre roues par une boîte de vitesses robotisée à sept rapport. Le coupé pèse officiellement 1 595 kg à sec, dont 57 % sont supportés par l’essieu arrière. Le constructeur annonce un chrono de 2,8 s pour passer de 0 à 100 km/h, 8,6 s pour atteindre 200 km/h et une vitesse de pointe de 355 km/h.
Mais elle sonnera le crépuscule avant l’électrification de toutes les Lamborghini dès 2024, alors profitons-en.
« Nous faisons des rêves une réalité. Nous l’avons fait avec la Countach classique dans les années 70. Et nous le faisons à nouveau. La nouvelle Lamborghini Countach arrive », a ainsi affirmé le constructeur automobile sur Twitter.
Or, pour cela, il faudra y mettre le prix et se dépêcher, bruit de couloir encore, son nombre serait limité à 112 exemplaires, de quoi la faire entrer dans la légende, comme son aîné.
*Les six modèles, marquant une étape-clé de l'évolution mécanique et esthétique de la Countach
1971 : COUNTACH LP 500
Au cours de l’été 1970, le fondateur de la marque, Ferruccio Lamborghini, demanda à ses hommes d’imaginer une successeur à la Miura, techniquement plus avancée et rapide. Le 12 cylindres fut conservé avec une cylindrée passant de 4 à 5 litres et une position modifiée, de transversale arrière à longitudinale arrière. Pour y parvenir tout en évitant les limites d’une transmission en porte-à-faux arrière, le directeur technique de l’entreprise, Paolo Stanzani, inventa une nouvelle solution technique : la transmission placée devant le moteur, pratiquement au niveau des sièges, et l’arbre de transmission à l’intérieur du bloc moteur.
Du point de vue stylistique, Marcello Gandini, responsable du style de la Carrozzeria Bertone, décida d’abandonner les formes arrondies qui avaient caractérisé les années 60 pour concevoir une voiture très basse et large aux arêtes vives. Gandini décida d’utiliser des portes en ailes de mouettes non-seulement pour répondre à une exigence technique résultant de la hauteur de la partie latérale du châssis, mais aussi pour gagner quelques centimètres en largeur afin de faciliter l’accès à la voiture. C’est en travaillant sur ce premier prototype, appelé LP 500, en vue du Salon de Genève 1971, que le mot « Countach » fit sa première apparition. C’est une exclamation du dialecte piémontais qui indique l’étonnement et l’admiration pour quelque chose.
1973 : COUNTACH LP 400
De la LP 500, succès immédiat mais « concept-car » encore à peaufiner, deux ans de travail furent nécessaires, et des milliers de km avalés par le légendaire pilote d’essai de la marque Bob Wallace, pour parvenir à une Countach de série. Parmi les nombreuses modifications, deux prises d’air latérales Naca et deux conduits furent ajoutés au-dessus des prises d’air du radiateur pour optimiser le refroidissement du bloc-moteur. La forme du nez fut aussi légèrement relevée de quelques centimètres. Suite aux premiers essais, le moteur de 5 litres, encore trop délicat, fut remplacé par un 4 litres.
La Lamborghini Countach LP 400 fit ses débuts officiels au salon de Genève 1973 sous forme d’un prototype. Par rapport à la LP 500, elle différait d’un point de vue technique, principalement en adoptant un châssis en treillis tubulaire au lieu d’une structure autoportante. La carrosserie était réalisée en aluminium, et non plus en panneaux d’acier. La Countach de production standard avait un châssis en tubes d’acier de diamètre différencié, et était complétée par une base plate en fibre de verre et des panneaux en tôle pour « fermer » le moteur et les compartiments à bagages. Extrêmement rigide, il offrait un certain nombre d’avantages également en termes de masse.
Le moteur de 4 litres (3929 cc), alimenté par six carburateurs Weber 45 DCOE à double corps, développait 375 chevaux à 8000 tr/min pour atteindre une vitesse de pointe proche de 300 km/h. La suspension était dérivée de celle des voitures de compétition, avec des triangles de différentes longueurs, des ressorts hélicoïdaux, des amortisseurs hydrauliques et une barre stabilisatrice sur l’essieu avant. Sur l’essieu arrière, des trapèzes supérieurs et des triangles inférieurs avec un double amortisseur réglable pour chaque roue et une barre antiroulis. Ses freins étaient à disque auto-ventilés, et équipés d’un nouveau type d’étrier conçu pour la course. Considérée par beaucoup comme la version la plus pure du design de Marcello Gandini, la LP 400, avec 152 unités produites jusqu’en 1977, est aujourd’hui la version la plus recherchée par les collectionneurs.
1978 : COUNTACH LP 400 S
La LP 400 fut remplacée par la Countach LP 400 S à partir de 1978. Elle arborait les nouveaux pneus Pirelli P7, largement abaissés et montés sur des jantes en magnésium, et présentait des extensions de passage de roue nécessaires pour contenir les pneus plus grands, un spoiler avant ultra bas et, en option, un aileron arrière en passe de devenir l’une des caractéristiques les plus distinctives de la Countach. 235 unités furent construites jusqu’en 1982.
1982 : COUNTACH LP 5000 S
La première chose que l’ingénieur Giulio Alfieri, qui avait rejoint la société en 1979 en tant que directeur technique et de production, puis directeur général, crééa pour la LP 5000 S fut le moteur de (presque) 5 litres. Présentée au Salon de Genève en mars 1982, cette nouvelle machine était esthétiquement méconnaissable par rapport à la LP 400 S. Le nouveau moteur développait 375 chevaux à 7000 tr/min et six carburateurs Weber 45 DCOE à double corps horizontal. 323 unités furent produite de celle qui fut la première version officiellement importée et homologuée aux États-Unis.
1985 : COUNTACH LP 5000 QUATTROVALVOLE
La Lamborghini Countach Quattrovalvole adopte une nouvelle évolution du moteur 12 cylindres, avec une cylindrée portée à 5,2 litres et équipée d’une culasse à quatre soupapes par cylindre. La nouvelle solution technique exigeait l’utilisation de nouveaux carburateurs, six Weber DCNF, et non plus en position horizontale mais montés verticalement. La version destinée au marché américain, en revanche, disposait de l’injection électronique Bosch KE-Jetronic associée à un catalyseur et à la récupération des gaz d’échappement. La puissance passa à 455 ch à 7000 tr/min. La voie avant fut augmentée de 4,4 millimètres avec des modifications esthétiques minimes : un nouveau capot moteur avec une plus grande protubérance nécessaire pour contenir les nouveaux carburateurs.
En 1988, la QV reçut également des jupes latérales rendant son apparence encore plus moderne. La version américaine est reconnaissable non-seulement à ses répétiteurs latéraux, mais aussi à son pare-chocs appliqué sur l’arrière et à son pare-chocs avant surdimensionné. Elle fut la première Lamborghini de série à utiliser du matériau composite pour le capot moteur. Un total de 631 modèles furent produits jusqu’en 1988.
1988 : COUNTACH 25ÈME ANNIVERSAIRE
La Countach 25ème Anniversaire, dernière évolution du projet Countach, fut présentée au Salon de Paris en septembre 1988. La nécessité de remplacer la Countach fut anticipée dès 1985 lorsque l’ingénieur Luigi Marmiroli prit la place de Giulio Alfieri à la tête du bureau technique de la marque. Les mises à jour esthétiques furent importantes, là où la mécanique et le châssis ne subissaient que des changements mineurs. Le moteur reçut un système de refroidissement amélioré et le châssis fut ajusté aux nouveaux pneus Pirelli P Zero. L’habitacle fut rendu plus confortable grâce à des sièges moins rembourrés, réglables électriquement, et à des vitres électriques. Le style de la carrosserie fut revu par le jeune Horacio Pagani, qui travaillait alors pour Lamborghini, avant de fonder la marque portant son nom.
Outre les nouvelles jantes modulaires en aluminium, les caractéristiques du modèle du 25e anniversaire sont les prises d’air positionnées à l’arrière, plus rondes et plus longues. Ces modifications, dont certaines sont directement empruntées au prototype de la Countach Evoluzione, ont fait de la 25ème Anniversaire la Countach présentant les plus beaux résultats en termes de package aérodynamique. La toute dernière Countach, une 25th Anniversary, fut produite le 4 juillet 1990 avec les spécifications Europe.
Partie tirée de : www.autojournal.fr
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