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Les voitures improbables de Gianni Agnelli, l'ancien patron de FIAT

Giovanni Agnelli dit l’Avvocato, l'ex maître in contesté et incontestable de la Fabbrica Italiana Automobili Torino a laissé, après son décès en 2003, une collection de voitures préparées spécialement pour lui par l'entreprise turinoise.


Mais commençons d'abord par connaitre celui qui avait l'Italie à ses pieds.


L'histoire de Gianni Agnelli


Roland Bugatti (à droite) et Gianni Agnelli (à gauche)


Parfois le destin d'un homme se joue dès l'enfance. Petit-fils du fondateur de Fiat, Giovanni, né dans un cocon, n'était certainement pas prêt à affronter le premier drame de sa vie.


À 14 ans, il perd son père, Edoardo, décapité par une hélice lors d'un accident d'hydravion. Pour Giovanni, c'est un changement de perspective total. Son grand-père le convoque dans son bureau pour lui annoncer qu'il sera le grand héritier de Fiat. À 14 ans, tel un héritier au trône, il sait désormais que l'avenir du plus grand groupe italien passera par lui. Dix ans plus tard, sa mère, la princesse Virginia Bourbon del Monte, disparaît à son tour, étranglée par son écharpe lors d'un accident de voiture. Mais déjà, un autre drame se profile. La Seconde Guerre mondiale éclate. Gianni est enrôlé et devient sous-lieutenant de l'armée mussolinienne, en Russie puis en Libye. On le retrouve en 1943, combattant aux côtés des alliés.

À la sortie de la guerre, Gianni est bien décidé à appliquer le conseil de son grand-père : "Fais la fête autant que possible, un jour tu ne pourras plus le faire." Après tout pourquoi se priver quand on a l'Italie à ses pieds et que le pays entier vous considère comme le plus grand séducteur du pays ?

Le séducteur passe alors une période de sa vie assez tumultueuse et personne ne le voyait prendre les règnes de l'entreprise.

Cependant, un matin de ses 46 ans, il se présente dans le bureau du patron de Fiat pour lui signifier qu’il vient prendre la place qui lui revient. Nommé président de la Fiat, le 30 avril 1966, il devient celui qui donne le cap. Partisan du dialogue social, il est également un redoutable décideur. Il voit grand pour la marque en diversifiant l’activité dans des secteurs inattendus comme l’agroalimentaire, la presse, les assurances, le bâtiment ou la finance.

Côté automobile, Fiat devient un géant. Avant tout le monde, Agnelli voit la concentration du secteur en une dizaine de gros groupes. En 1968, il achète 19 % de Citroën avant de les revendre pour prendre le contrôle de Lancia en 1978. Suivront Alfa-Romeo et Ferrari. Agnelli fait entrer les robots dans les usines italiennes. Tout irait pour le mieux si les menaces des Brigades rouges n’étaient pas quotidiennes, obligeant la famille à vivre sous une menace permanente. Mais les années passent et le tout puissant Gianni est plus que jamais indéboulonnable. Ses journées commencent à six heures, avant qu’un hélicoptère passe le prendre une heure plus tard. Tous les matins, Agnelli prend le petit déjeuner avec les politiques, décideurs et patrons du pays. On dit de lui qu’il dirige la nation chaque matin, avant de s’offrir une sieste quotidienne de 20 minutes au milieu de la journée.


Homme extraordinaire, voitures extraordinaires

Parmi le lot extraordinaire de voitures légués par l’Avvocato et conçus spécifiquement pour et avec les goûts de l’Avvocato, on retrouve cette Ferrari Superamerica 400. Gianni Agnelli, président de Fiat, fût le premier tifoso de la Scuderia de Maranello, lié par une amitié sincère avec Enzo Ferrari et amoureux de ses GT.

Homme controversé, Gianni Agnelli avait l’habitude de se rendre en hélicoptère dans la station de ski de St. Moritz, en Suisse.

Là bas, cette Panda 4x4 l’attendait, engin parfait pour les routes enneigées. C’est son petit fils qui l’a restauré dans son Garage Italia Customs.


Spéciale cet exemplaire Fiat Multipla Découvrable qui était destinée aux vacances en bord de me, Angelli aimé choisir ses voitures selon ces lieux de déplacement.


Pour les sports d'hiver, Gianni se fait plaisir aux commandes de cette originales Fiat 130 Familiare Woody avec bac porte skis en osier.


Goût excentrique pour un playboy, ce Shooting Brake Maremme Fiat 130 designed by Pininfarina.


Dans cette longue liste de voiture, on peut facilement imaginer que sa préférée serai une Ferrari ou une Lancia, mais s'en est rien, puisque c'est cette FIAT 125 qui a ravi le coeur de l’Avvocato. en fait une version S-spec ultérieure avec un moteur amélioré de 100 ch. Aujourd'hui, elle est immaculée dans son bleu métallique Agnelli unique, et par un frais matin de printemps à Turin, cette voiture remarquable n'a encore que 24 837 kilomètres au compteur. Après son accident de voiture en 1952 dans lequel sa jambe a été gravement cassée, Agnelli a préféré une transmission à deux pédales, ce qui explique pourquoi la 125 a une boîte de vitesses automatique rare pour son époque. La 125 se sent bien équilibrée et assez rapide pour son âge, mais les freins ont besoin d'une poussée ferme pour ralentir la voiture. De jolis détails d'époque tout au long, cependant, et une plaque d'immatriculation très spéciale - A00000 TO, une version torinese super exclusive de "A1" - pour couronner le tout.


Si cette Fiat 125 était la préféré de Agnelli, notre préférée de sa collection est cette Lancia Delta Integrale Spider un exemplaire unique. Pour réussir le pari, il a fallu répondre aux contraintes d’un cabriolet, à savoir la rigidité. L’empattement est raccourci, les portes arrière sont désormais aux abonnés absents, et l’ensemble de la caisse est renforcé histoire de se passer d’un disgracieux arceau. Pour le reste, c’est une Lancia Delta HF Integrale Evoluzione, face avant de boxer, ailes musclées, capot bombé, enfin mécaniquement, le Lampredi est passé à 250 ch et associé aux 4 roues motrices. Au passage, il perd ses 4 portes pour n’en conserver que deux, son toit, et l’ensemble est rigidifié, permettant de se passer d’arceau. Sous un couvre-capote se cache un toit en toile relativement sommaire : il semble acquis que cette Delta un peu spéciale roulerait la plupart du temps décapotée pour faire les trajets entre Turin et St Moritz, l’un de ses lieux de villégiature favoris.


L'une des curiosité de la collection et aussi l'une des trois seules 365 P Berlinetta Speciales jamais fabriquées. Deux sont allés à Agnelli. Et ce n'est pas seulement le premier V12 à moteur central jamais fabriqué par Ferrari - il a également une disposition des sièges à trois, avec le volant au milieu.


Cette Ferrari Testarossa spider est la dernière voiture spéciale de Gianni Agnelli. Elle a été construite spécialement à Maranello pour l'anniversaire de la prise de commande de l'Avvocado Gianni Agnelli en avril 1966 de la multinationale FIAT Spa. Pour cette occasion, le cadeau se devait d'être à la hauteur de l'évènement et de la grandeur du personnage. Selon les archives Ferrari, la construction de sa carrosserie débute le 27 février 1986 ; elle est prête et livrée quatre mois plus tard, le 16 juin. Elle sera immatriculée à Torino de la plaque très personnalisée TO 00000G !

Rodolfo Gaffino Rossi, le gardien des voitures de Gianni Agnelli, se souvient avoir réceptionné le spider et l'avoir livré à son domicile de la Villa Frescot, une magnifique demeure du XVIIIe surplombant Turin. «Il est monté deux fois à Saint-Moritz avec cette voiture puis l'a remisée dans le garage», poursuit-il. Ce spider élaboré à partir de la berlinette Ferrari Testarossa révélée au Salon de Paris en octobre 1984 est sa dernière Ferrarisur mesure. Caprice de milliardaire, appétence de l'esthète à se distinguer, goût immodéré pour la personnalisation, symbole de l'élégance: de multiples raisons ont poussé ce grand escogriffe au cheveu crépu à faire réaliser ses Ferrari selon ses propres exigences, elle dispose par exemple d'un système de changements de vitesses très particulier. En actionnant un des boutons sur la console centrale, entre les deux sièges, la pédale d'embrayage s'escamote pour faire place au système Valeo. Gianni Agnelli avait eu un grave accident de voiture dans sa jeunesse qui lui avait laissé un léger handicap sur la jambe gauche. Un système d'embrayage automatique avait donc été élaboré pour permettre à l'Avvocado un maniement plus aisé de la boîte de vitesses. On retrouve cette spécificité sur la F40 ayant été construite spécialement pour lui trois ans après. Sur la Testarossa, le pilote aura donc le choix du changement manuel des vitesses ou, en appuyant sur un bouton, de l'activation du système Valeo, un embrayage qu'il dispose aussi sur sa Ferrari F40.


En plus des voitures, Gianni Agnelli aimait aussi les bateaux à l'image de ce hors-bord. Le Renato « Sonny » Levi, est un hors-bord de 37 pieds de long baptisé « G. Cinquinta » conçu selon les désirs de Giovanni Agnelli. Ce bateau fabriqué en 1968 dans les ateliers de Cantiere Delta à Anzio, en Italie, est pourvu d'une cabine dessinée par Pininfarina et animé par quatre blocs BPM V8 8.0 litres Vulcano développant au total quelque 1 280 ch, puissance qui le propulse sur les flots à la vitesse de 50 nœuds (92 km/h).

Aux côtés de ce hors-bord particulier, une centaine d'automobiles de prestige et de collection sont présentées sur cette vente, dont une rare Fiat 8V Coupé de 1954 (114 exemplaires produits) qui demeure le seul modèle de la marque italienne à avoir à ce jour été équipé d'un V8 (en l'occurrence un V8 2.0 litres). C'est un V12 3.0 Colombo en revanche, qui est installé sous le capot de la Ferrari 250 GT Coupé de 1959 carrossée par Pininfarina, châssis 180/353 qui est présenté avec sa certification Ferrari Classiche.


La liste de ses voitures n'est pas exhaustive tant l'homme au riche passé automobile a fait d'acquisitions.


Une collection qui pour une partie à été mis aux enchères alors que l'autre partie reste visible aujourd’hui au musée de l’Auto de Milan et dans des expositions comme celle de "Gianni Agnelli and Ferrari" au Museo Enzo Ferrari.




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